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Qualiopi : Un sésame ou un labyrinthe pour les organismes de formation ?

Qualiopi : Un sésame ou un labyrinthe pour les organismes de formation ?

Depuis le 1er janvier 2022, la certification Qualiopi est devenue obligatoire pour les organismes de formation souhaitant accéder à des financements publics ou mutualisés. Cette initiative vise à garantir la qualité des prestations offertes, mais son impact réel suscite des débats.

 

Selon une enquête menée par la DARES et le Céreq, 83 % des organismes de formation (OF) engagés dans la démarche de certification ont pour objectif d’attester de la qualité de leurs formations. Cependant, plus de 60 % d’entre eux indiquent que leur motivation principale est de satisfaire aux obligations administratives pour être éligibles aux fonds publics ou mutualisés (DARES, 2024).

 

1. Une charge administrative lourde

L’enquête précitée révèle que la lourdeur des démarches et les coûts associés sont des motifs fréquents de non-certification. En effet, 48 % des organismes non certifiés citent la complexité du processus comme raison principale de leur choix (DARES, 2024).

2. Un coût financier à ne pas négliger

Le processus de certification entraîne des coûts financiers significatifs. Selon une enquête menée par ICPF, 49 % des répondants perçoivent la mise en œuvre de Qualiopi comme difficile, soulignant un besoin d’accompagnement et de simplification, notamment pour les petites structures et les indépendants (ICPF, 2024).

3. Un processus d’audit stressant

L’audit Qualiopi est perçu comme un moment critique pour les OF. La même enquête de la DARES indique que la moitié des organismes certifiés ou en cours de certification ont fait appel à une prestation de conseil pour préparer l’audit, reflétant la complexité perçue du processus (DARES, 2024).

 

Selon l’enquête de la DARES, 53 % des organismes certifiés déclarent que l’obtention de la certification a contribué à modifier leurs pratiques générales, et 33 % mentionnent une amélioration du suivi pédagogique des formateurs. Cependant, 16 % des organismes certifiés estiment que la certification n’a pas contribué à modifier leurs pratiques (DARES, 2024).

Toutefois, plusieurs formateurs et experts pédagogiques soulignent que les critères évalués par Qualiopi sont davantage orientés vers la conformité administrative que vers l’innovation pédagogique. Par exemple, Laurent Riquelme, expert en ingénierie pédagogique, indique que la certification « ne présente quasiment aucune appréciation sur la qualité pédagogique des formations » et qu’il serait pertinent de revoir ses critères d’évaluation (LinkedIn, 2024). De plus, un article de Digi-Certif note que nombreux sont les professionnels du secteur qui considèrent que Qualiopi « met davantage l’accent sur la conformité administrative plutôt que sur la qualité pédagogique réelle des formations » (Digi-Certif, 2024).

 

Des témoignages d’organismes certifiés illustrent les bénéfices et les défis liés à la certification Qualiopi. Par exemple, Arthur Milazzo, fondateur de Lightlearners Studio, a obtenu la certification en moins d’un mois, rendant ses formations éligibles au CPF (Digi-Certif, 2024). De même, Rebeka Tamas, diététicienne-nutritionniste, souligne que la certification confère à l’organisme une crédibilité et une fiabilité accrues, renforçant ainsi sa réputation sur le marché (ICPF, 2024).

 

L’enquête de la DARES souligne que la certification Qualiopi est perçue comme un levier de structuration et de crédibilité par 62 % des répondants. Cependant, la perception de difficulté dans la mise en œuvre révèle un besoin d’accompagnement et de simplification, notamment pour les petites structures et les indépendants (DARES, 2024).

De plus, le rapport de l’IGAS recommande une actualisation du référentiel de certification afin d’intégrer davantage les spécificités des prestataires et leurs approches pédagogiques innovantes (IGAS, 2024).



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